07 août 2006

Mais où vont-ils chercher tout ça?


Dans mon petit tour des blogs du jour, je suis tombée sur ThatGirlEmily.

A première vue, Un vrai blog de fille, où "Emily", donc, nous raconte sa vie, pas toujours passionnante, avouons-le, jusqu'au moment où elle se rend compte que son mari "Steven" la trompe avec sa meilleure amie (le trio classique, trash, efficace) et où elle entreprend de se venger.

Là, on commence déjà plus à se marrer... avec dans mon top 3:

1) l'affichage publicitaire sur l'un des murs de la ville payé à parti du compte joint du couple avec le petit message d'amour que le Capitaine Haddock n'aurait pas renié...
"Salut Steven, Est-ce que tu fais attention à moi, maintenant? Je suis au courant de tout ce que tu as fait avec elle, espèce de sale vicieux amoral, de tas de boue infidèle et mal foutu.J'ai tout enregistré. Ta (future ex-)femme, Emily"

2) les brownies préférés de son mari fourrés au laxatif

3) la BMW taggée" J'espère qu'elle valait le coup?"

Mais tout à coup, la déformation professionnelle aidant, j'ai trouvé bizarre plusieurs éléments:

1. comment se fait-il qu'elle commence son blog "par hasard" à peine quelques jours avant de découvrir que son mari la trompe?

2. comment se fait-il que si elle étale son histoire si ouvertement elle fasse néanmoins tant d'efforts pour cacher son identité?

3. comment se fait-il que son blog soit écrit comme un petit scenario qui se déroule bien comme il faut?

4. un petit tour du web plus tard, en fouinant bien, montre qu'elle aurait aussi déposé le même panneau à Los Angeles... Petit rappel, Emily est censée habiter la côte Est... A-t-elle vraiment l'envie (et les moyens) de mettre des pannewu publicitaires sur tout le (vaste) territoire amércain?

Bon, à force de fulminer et de d'organiser des batailles rangées entre mes neurones ("Fight", comme dirait l'autre), voici mes petites théories...

  1. Tout comme le Père Noël, Emily n'existe pas. Argh. Ce serait juste une création d'une agence de marketing viral (petite définition ici)
  2. le client de l'agence est au choix:

a) une boîte de d'affichage publicitaire. Rappelez-vous, ça ne date pas franchement d'hier... en 1981, Jacques Séguéla, grand publicitaire devant l'Eternel, en France la campagne "Demain j'enlève le bas" qui avait contribué à lancer l'agence Avenir (pour revoir la campagne et vous rincer les yeux, c'est ici).

Son but: démontrer que l'affichage publicitaire est un moyen très effiicace de relayer l'info... il faut dire que ce media en a bien besoin, avec la tendance qui va plutôt vers des pubs de plus en plus ciblées, genre: je veux vendre un nouveau chewing-gum à des jeunes filles agées de 15 à 17 ans, urbaines, avec des moyens plutôt élevés (rejetons de CSP+, quoi!) et de préférence des créateurs de tendance (trend-setters) ou à défaut des leaders d'opinion. Clairement, l'affichage publicitaire aurait un peu de mal à faire ça...

b) une boîte de prod télé qui lance un nouveau programme du genre "Comment je me suis vengée"

c) un gros cabinet d'avocats, avec quand leur nom est révélé, une phrase du genre... "Mais si vous aviez su que la diffamation va VOUS coûter 50,000$, auriez-vous vraiment essayer de vous venger ainsi? Prenez le conseil d'un professionnel. Cabinet Schmurtz et Duschmoll."

Et vous, z'en pensez quoi?