08 mai 2007

Amis des poetes...

... je vous conseille de passer votre chemin fissa, car je crois que vous encourez un risque certain d'être un tantinet perturbés pour les secondes à venir.

Un soir de cette semaine, je me suis retrouvée dans un bar du quartier de l'Odéon, a priori tout à fait au niveau de ce que l'on peut attendre du quartier: petit, assez sombre, une déco assez aléatoire, et des prix aléatoirement fixés vers le haut.

Nous prenons place sur des tabourets hauts en bois sombres. Le mien est bacal, c'est une loi de la nature. Mes voisins affichent de bonnes têtes de gagnants: trois garçons d'une vingtaine d'années, une masse de cheveux artistiquement engluée dans un mouvement assez indéfini, une chemise blanche rentrée dans un jean Diesel qui maintient - plus qu'il n'est maintenu - par une ceinture Gucci. Pas eu le temps de détailler plus, mais je ferais un pari à 15 contre 1 pour le boxer D&G qui dépasse judicieusement du jean. Claaaasse.

Je devine leur pensées.

"Je suis là parce que c'est en bas de chez moi. Je vais normalement au Neo ou au Baron pour me faire une coupe de Crystal, mais là c'est fermé. Le Crystal? Roederer, bien-sûr, chérie. Tu verras, c'est, comment dire, unique. Un jour, je te montrerai. Tu comprendras ce que c'est, le champagne. Depuis, je ne peux vraiment boire que ça. Là, oui, bien-sûr, je prends un coca, mais c'est pour me purger. Il faut que tu prenne soin de ton corps, chérie."

Bref.

Et de quoi parlaient nos poètes en goguette, donc?

Je cite. Donc. Texto.

- Moi je kiffe les filles quand elles sentent la bite.
- Moi, en ce moment, c'est plutôt la tête de veau qui cuit presque sous vide dans la croûte de sel.

Amis des poètes, bonsoir.
Photo: Mondino

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