28 avril 2007

Rencontre du 3ème type

J'ai rencontré un tombeur. Un vrai. Un tellement vrai qu'on a envie de se pincer plusieurs fois de suite, histoire de bien vérifier que la scène est bien réelle.

Petite mise en situation. Appelons-le M.

Je ne me souviens pas de la première fois où j'ai rencontré M.

Et à bien y repenser, c'est finalement normal. Grand, mais sans plus, corpulence normale, M. est un garçon que l'on ne remarque pas, qui a tendance à se fondre un peu dans la masse. A l'observer, on se prend à remarquer sa démarche lente et légère, son regard clair baissé, son sourire à peine esquissé et sa chemise dont un des bords est un peu retourné.

M. doit avoir 25 ans, et c'est le genre de garçon que l'on range immédiatement dans le lot des petits frères potentiels. Ils font partie du paysage, sans plus. Ils ne sont ni intrigants, ni dangereux. Ils sont là, c'est tout. Pour un peu, on aurait envie de les conseiller. Et de redresser ce fameux col.

Une chose en entraînant une autre, M., un autre gars et moi nous sommes retrouvés dans une de ces boîtes parisiennes où il vaut mieux être jeune, beau, et de préférence avec un sourire qui rappelle l'éclat d'une carte platinium si l'on ne souhaite pas se colletiner une bonne demi-heure sur le pavé à attendre que le bon-vouloir du videur correspondre à notre envie d'entrer.

Nous arrivons, je plonge mon regard dans celui du videur, le sien parcourt rapidement la dégaine de mes deux accolytes et nous rentrons, sous le regard outré d'une dizaine de personnes que nous avons en effet grillé au poteau.

A l'intérieur, lumière rougeoillante, grandes glaces, et des ribambelles de jeunes parisiens en goguette. Un passage au stand plus tard, nous nous retrouvons tous les trois à scruter la salle. Et c'est alors que M. s'est révelé.
Il était visiblement dans son élément. La démarche n'était pas lente, elle était féline. Son regard n'était pas baissé, il lui servait en fait à regarder sans être vu, à choisir ses proies. Et elles furent nombreuses, ce soir-là, à se dévisser le cou sur son passage, à arrêter de boire leurs Cosmo et autre Vodka-Schweppes pour afficher un sourire et espérer attirer son attention.

De mon côté j'ai profité d'une grande leçon de séduction. Et surtout d'une petite leçon de vie.

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1 Comments:

Blogger marjolaine said...

s'agit-il d'M le maudit?

11:21 PM  

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